Pendant l’année 2015 j’ai pu lire 43 livres soit 18581 pages ce qui est un bon bilan pour moi. Mais ce dont je suis le plus contente c’est la diversité qu’il y a dans ces livres : classiques, poésie, contemporain, jeunesse, SFFF, théâtre… Ça manque juste un peu d’essais ! Pendant cette année j’ai pu renouer avec certains de mes auteurs adorés, en découvrir d’autres, être surprise par certains… Revenons sur les livres qui m’ont marquée.
J’ai continué ma découverte de Romain Gary, plus je côtoie cet auteur, plus je l’aime ! Pour tout dire, j’envisage même la possibilité de faire mon mémoire de master en rapport avec lui, je laisse ça mûrir jusqu’en septembre prochain ! J’ai lu cette année Les enchanteurs et La promesse de l’Aube, dans le premier on suit un enchanteur et son père qui combattent la Réalité sur près de 200 ans, le second est autobiographique et centré sur la relation si particulière entre l’auteur et sa mère. J’ai préféré celui-ci mais il faut dire que j’ai un faible pour les autobiographies et le ton qu’emploie Gary pour parler de lui-même, une prétention ironique chargée d’auto dérision, est plein de charme et d’humour. Et c’est grâce à ce style si particulier que Gary arrive à faire de sa vie un véritable roman et des gens qui l’entourent des personnages hors du commun. En premier lieu sa mère, femme de caractère, pleine d’ambition pour son fils et jamais à court de ressource, totalement fantasque par sa démesure mais terriblement attachante. On suit leurs vies de la naissance de Romain Gary en actuelle Lituanie, à la fin de la seconde guerre mondiale, 400 pages où se dévoile tout l’amour d’une mère hors du commun.
L’année a commencé avec des lectures classiques sur le thème des « visages d’Eros » que j’étudiais dans mon cours de littérature comparée. J’ai donc pu découvrir Goethe, Garcia Marquès et Laclos que je devais lire depuis un moment. Ma préférence a été sans aucun doute à L’amour aux temps du choléra, j’en garde le souvenir d’un livre qui fait voyager, qui a une atmosphère vraiment particulière faite d’enchantement, de volupté et d’un arrière-goût un peu amer. Les trois protagonistes sont vraiment intéressants et parfois même surprenants, la narration non-linéaire renverse l’idée que l’on pouvait se faire d’eux au départ et c’est un point que j’ai beaucoup apprécié, j’aime être surprise dans mes lectures ! J’ai bien aimé Les liaisons dangereuses mais c’est surtout l’étude qu’on en a faite qui m’a beaucoup intéressée, par contre Les souffrances du jeune Werther n’ont pas trouvées grâce à mes yeux, mais je ne suis pas une grande fan des héros romantiques…
Niveau jeunesse/young adult j’ai fait connaissance avec l’auteure Rainbow Rowell qui a su faire battre mon cœur de midinette avec Attachements et Fangirl, avec une préférence pour le deuxième. Outre la romance qui est plus surprenante qu’on pourrait le croire au début du roman, l’auteure aborde à chaque fois des thèmes variés et intéressants : la gémellité, l’univers des fan-fiction, l’entrée à la fac et les attentes qu’on peut en avoir… Le tout avec justesse, tendresse mais aussi beaucoup d’humour. Cat est une héroïne vraiment attachante et on avale les nombreuses pages du livre avec délice ! J’ai également lu La bibliothèque des cœurs cabossés de Katarina Bivald, une trame narrative pas forcément surprenante mais l’évocation de nombreux classiques de la littérature m’a beaucoup plu et l’auteure pose des problèmes intéressants sur les choix qu’on peut faire et le courage qui doit les accompagner. Mais en bref, c’est surtout un livre qui fait du bien au moral !
En SF j’ai enfin découvert le fameux livre d’Alain Damasio, La horde du contrevent qui m’a tenue en haleine grâce à une intrigue complexe et passionnante, aux personnages nombreux et ayant chacun leur particularité. On s’attache beaucoup à eux et on apprend à les connaître grâce au style qui change en fonction du personnage, ils ont chacun leur manière de raconter les choses, de les voir, et ce mode de narration un peu complexe à suivre au début est vraiment intéressant, il permet de voir le même évènement de différent point de vue et surtout de mieux cerner les personnages sans passer par de longues explications et en étant plus subtile.
Et en fantasy j’ai fini la saga de L’Assassin Royal de Robin Hobb, commencée il y a bien quatre ans, j’ai avalé les six tomes qui me manquaient pendant l’été, je ne vais pas trop en parler vu que je spoilerai la moitié de la série mais j’ai adoré retrouver les intrigues politiques de Castercelf et les nombreux personnages qui peuplent cette ville.
Et pour finir le contemporain ! J’ai fait une bonne moisson cette année, entre découverte ou redécouverte de certains auteurs.
Muriel Barbery a sorti son troisième livre La vie des elfes que j’attendais avec impatience et qui ne m’a pas déçu même s’il est complètement différent de L’élégance du hérisson. On nage dans une ambiance féérique à la limite de l’onirisme. On connaît finalement très peu les personnages, on n’a pas leur psychologie entière mais juste des esquisses qui vont à l’essentiel. C’est surtout l’atmosphère qui est très particulière, j’avais l’impression d’être en suspension quand je lisais. Tout est dessiné de manière à peine appuyé, on suit les mots en se laissant emporter et sans se poser de questions. L’écriture est magnifique, je pense que c’est un roman à lire à voix haute pour vraiment s’immerger dans cette campagne farouche entourée d’une certaine magie sombre et de beaucoup de mystères.
J’ai aussi redécouvert Catherine Cusset, je n’avais pas trop aimé Indigo mais Un brillant avenir a eu plus de succès. Il s’étale sur plusieurs années, nous suivons l’histoire d’Hélène en alternant des chapitres biographiques qui racontent son histoire et des chapitres plus actuels, de nombreux thèmes sont abordés à travers cette femme forte qui a émigré aux États-Unis avec son mari et son fils : le deuil, la religion, l’éducation, l’indépendance des enfants… Je ne saurai pas vous le résumer brièvement, surtout qu’une partie du plaisir vient de la découverte de l’histoire d’Hélène, mais je vous le conseille vivement !
Dans les découvertes : Joël Dicker et Thomas B. Reverdy. J’ai enfin lu La vérité sur l’affaire Harry Québert du premier, je l’ai commencé sans trop savoir de quoi ça parlait et j’ai beaucoup aimé. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été prise dans un roman comme ça, l’envie de savoir ce qu’il va se passer, lire quelques pages même si ce n’est que deux dès qu’on en a l’occasion… Ce thriller est assez original puisqu’il détourne un peu les codes du genre, déjà il s’étale sur 850 pages, ensuite la temporalité est assez large et le récit ne suit pas une ligne chronologique, on fait des bonds dans le passé, les points de vue sont variés et présenté très subjectivement sans trop de mise à distance donc on a du mal à démêler le vrai du faux. Il y a des réflexions intéressantes sur l’écriture, sur les relations, la vie dans les petites villes, mais surtout j’ai admiré les renversements de situation que l’auteur mène d’une main de maître ! Bon je suis un peu nulle pour trouver la fin des livres, là j’en imaginais une qui me plaisait déjà bien mais l’auteur réussit à aller encore plus loin et j’ai beaucoup aimé être surprise comme ça. J’ai eu la suite à noël, Le livre de Baltimore, j’espère qu’il sera aussi bien.
Pour le second, Il était une ville de Thomas B. Reverdy, je pense en faire une chronique dans la semaine, elle est déjà en partie préparée donc ça devrait aller vite.
Sur ce, bon week-end à tous, je vous laisse avec le nouveau single d’un groupe que j’affectionne, The Jezabels :