Me voilà revenue de vacances et ayant lu une bonne dizaine de livres pendant celles-ci, je vais reprendre le principe des avis rapides (premier volet ici) pour une bonne partie des livres lus, sauf pour quelques uns qui auront le droit à un article pour eux tout seul (les chanceux).
Commençons par les quelques uns que j’ai abandonné lâchement, par manque de motivation et par l’envie de lire un livre avec plaisir au soleil.
Lignes de Faille
Nancy Huston
Ce livre se divise en quatre parties, chacune consacrée à un membre de la famille, on remonte dans le temps à travers des périodes de vies des quatre narrateurs. Je me suis arrêtée à la fin de la première partie car elle ne m’avait vraiment pas été agréable à lire. On a le point de vue d’un enfant de six ans avec des capacités mentales hors du commun, et ce qu’il dit ammène une ambiance malsaine et montre l’enfant comme manipulateur. Ce n’est pas le genre de chose qui me gêne en littérature habituellement, donc ce n’était peut-être pas la bonne période pour lire ce roman, ou alors le fait que ce sentiment soit attribué à un enfant, le renforce et le rend encore plus pesant. Peut-être le reprendrais-je plus tard.
Editions Acte Sud
481 pages, 21.60 euros
Blue Jay Way
Fabrice Colin
Je n’ai vu que des avis positifs sur ce livre, et comme il est en plus sorti chez Sonatine c’était pour moi une valeur sûre. Eh bien que nenni, je vais faire dissonance mais je n’ai pas du tout apprécié ce roman, mais je pense que c’est tout à fait personnel. On est plongé dans la jeunesse hollywoodienne et ce que ça comporte : excès en tous genres : drogues, alcools, sexe. Donc déjà c’est pas mon truc cette ambiance, et en plus j’ai trouvé que ça faisait cliché. Le personnage central m’énervait ainsi que les autres. Je n’ai pas accroché à l’écriture : les dialogues font faux et surjoués, type mauvaise série policière, et la construction du récit ne m’a pas plue. Bref, aucun regret de l’avoir arrêté.
Editions Sonatine
481 pages, 22.30 euros
Voilà pour les abandons, il y a aussi eu Petits suicides entre amis d’Arto Paasilino, mais je pense qu’il peut me plaire, c’était juste pas le bon moment, je le finirai bientôt je pense. Passons aux autres livres :
Les Hirondelles de Kaboul
Yasmina Khadra
Avec ce livre, je finissais le triptyque Orient/Occident que nous offre Yasmina Khadra. Après l’Irak et l’Israël, c’est maintenant l’Afghanistan que décrit l’auteur. Le livre commence fort, et nous décrit la place des femmes dans la sociétés et l’occupation du pays par les talibans à travers deux couples très différents. Nous suivons leur vie et les rapports qu’ils entretiennent entre eux et avec leur pays. Cette partie est riche d’informations, mais la fin du roman devient totalement romanesque et semble invraisemblable, ce qui décrébilise le reste du livre. Un peu déçue par ce tome, et L’attentat reste donc celui que j’ai préféré.
Editions Pocket
149 pages, 5.70 euros
Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates
Mary Ann Shaffer et Annie Barrows
Ce livre avait fait grand bruit à sa sortie en 2009 et il traînait dans ma bibliothèque depuis pas mal de temps et la mère de ma meilleure amie m’a convaincu de l’en sortir, c’est donc chose faite. Et je ne regrette pas ! Il est sous forme épistolaire, genre que j’apprécie, et on suit Juliet, jeune femme anglaise, auteure à succès qui va découvrir peu à peu les habitants de Guernesey. Le ton est léger mais raconte toutefois des épisodes de l’histoire qui le sont moins, l’occupation de l’île, les restrictions alimentaires, les rapports avec les allemands et à travers Elizabeth, jeune femme qui est le fil rouge du récit sans qu’elle ne soit jamais présente, les camps et les traitements qu’on y infligeaient aux prisonniers. Mais le livre reste très frais et agréable à lire, les nombreuses anecdotes m’ont fait sourire et même si tout est assez prévisible, c’est un bien joli livre.
Editions 10/18
411 pages, 8.80 euros
Un soupçon légitime
Stefan Zweig
Je continue ma découverte de cet auteur à travers ses nouvelles. Celle ci n’est pas une des plus réussi que j’ai lu, il n’y a pas de chute époustouflante, c’est assez attendu, tout l’art de cette nouvelle réside dans la narration et la subjectivité de la narratrice dont les sentiments sont comme toujours, admirablement décrits.
Editions Grasset
81 pages, 10.20 euros
La Peur
Stefan Zweig
Encore une nouvelle de ce remarquable auteur, et mieux réussi à mon goût ! Celle-ci est plus longue ce qui permet de faire monter crescendo le sentiment dominant du récit, qui est, vous l’aurez deviné, la peur, mais aussi l’appréhension et la honte. Le personnage du mari m’a beaucoup plu, ainsi que les échanges qu’il a avec sa femme (très peu nombreux). La chute est vraiment très belle, tout en restant surprenante comme je les aime.
Editions Le Livre de Poche
54 pages pour la nouvelle, 22.30 euros l’intégrale
Les chaussures italiennes
Henning Mankell
Déjà, j’adore la Suède. Je rêve d’y aller, sans savoir vraiment pourquoi mais c’est assez magnétique, donc un livre suédois ne pouvait rester longtemps dans ma PAL. Je n’ai pas été déçue, l’auteur arrive parfaitement à nous immerger dans cette île perdue de la Baltique où habite seul Fredrick Welen. Les personnages sont tous très marquants et tous marginaux, ils vivent presque tous coupés du monde ou du moins coupé de la civilisation telle qu’on la définit aujourd’hui. Les thèmes abordés comme la vieillesse, la mort, les promesses et le mensonge, sont excellemment bien traités, d’une manière crue mais à la foi très douce grâce au style de l’auteur. Celui-ci est très épuré et agréable et comme dit plus haut, rend parfaitement les impressions des lieux. Les sentiments sont également parfaitement rendus, et l’émotion est au rendez-vous. Il s’avale en très peu de temps, plongez-vous y sans hésiter !
Editions 10/18
373 pages, 7.60 euros
Le club des incorrigibles optimistes
Jean-Michel Guenassia
Et me voilà replongée dans l’Europe de l’après guerre, c’est un peu obsessionnel cette période pour moi en ce moment, mais tant que je ne tombe que sur des bons livres ce n’est pas près de cesser ! Nous suivons Michel, un jeune garçon dans les années 60, qui va se lier d’amitié avec les membres d’un club d’échecs qui sont tous des pays de l’Est (URSS, Tchécoslovaquie, Pologne). L’histoire de Michel n’est pas seulement celle d’une adolescence à Paris, mais une chronique de la vie parisienne en plein Gaullisme, dans une famille qui parle de la guerre d’Algérie, d’engagement, de déchirements mais aussi d’amitiés précieuses. Ces chapitres sont entrecoupé d’autres sur l’histoire des principaux membres du club et ce qui les a fait arriver en France, l’abandon de leur famille pour vivre dans une grande instabilité, avec leur attachement nostalgique au socialisme en arrière plan. Les retours en arrière sont très bien fait et comme j’aime beaucoup apprendre sur l’URSS, ça m’a forcément plu. Des histoires de croisent, des secrets résistent jusqu’à la fin du livre et les personnages sont tous extrêmement attachants et le mot optimiste n’est pas pour rien dans le titre, on lit le sourire aux lèvres ! Je conseille très fortement ce coup de coeur dont on dévore les 700 pages !
(Et on file voir la chronique de Diabazo qui est superbe et totalement en adéquation avec ce que je pense du livre ! )
Editions Le Livre de Poche
730 pages, 8.50 euros
Voilà un tour d’horizon sur une partie de mes lectures de l’été, on revient normalement à Simone de Beauvoir ou Sartre pour le prochain article ! (Obsessionnel vous dis-je, obsessionnel.)