S. de J.J Abrams et Doug Dorst

S. de Doug Dorst et J.J Abrams

Straka est le nom de l’écrivain le plus énigmatique du XXe siècle. Auteur de dix ouvrages sombres et scandaleux, il aurait trouvé la mort en 1946, sans que nul n’ait jamais découvert son identité. D’aucuns pensent qu’il est lié au déclenchement de la Première Guerre mondiale, d’autres, qu’il est le nom derrière lequel se cache une sinistre société secrète ; quelques originaux disent même qu’il s’agit de l’esprit d’une nonne martyre s’exprimant par l’intermédiaire d’une fillette de 9 ans ! Éric, doctorant en lettres fasciné par cet auteur, tente de percer son mystère. Pourtant, seul, il piétine. Ce n’est qu’en retrouvant la copie égarée du dernier ouvrage de Straka, Le Bateau de Thésée, annoté par Jennifer, une autre étudiante, qu’il avance dans son enquête. La jeune fille a un esprit plus audacieux que le sien, et ses théories farfelues pourraient bien être plus proches de la vérité que les siennes. Travaillant de concert, les deux étudiants sont désormais tout près de découvrir l’identité de Straka. Un secret qui a pourtant défié le monde pendant près d’un siècle. Et certains sont prêts à tout pour le préserver… jusqu’à faire couler le sang. La vérité n’a pas de prix.

 Première phrase : Qui était V.M Starka ? Le monde connaît son nom, sa réputation d’auteur prolifique d’œuvres de fictions provocatrices, de romans qui ont jeté l’opprobre sur d’impitoyables industriels, et anticipé l’épouvantable vague de totalitarisme, véritable fléau de ces dernières décennies.

 Édition : Michel Lafon

 Nombre de pages : 473

 Mon avis :

Aujourd’hui je vais vous parler d’un livre très particulier de par sa forme. Il s’agit de S. de Doug Dorst et J.J Abrams, le célèbre scénariste de plusieurs séries (Lost, Person of interest, etc.) et films. Vous en avez peut-être entendu parlé dans la blogosphère mais si ce n’est pas le cas, une petite explication sur ce livre objet hors du commun.

On peut séparer ce livre en plusieurs parties : une première qui constitue le tout, ce coffret noir qu’on achète en tant que livre. Une seconde qui est le livre hors coffret, qui est reproduit pour sembler être un livre intitulé Le bateau de Thésée, emprunté en bibliothèque avec tout ce que ceci comporte (dos marqué, tampon de bibliothèque, date des retours, aspect vieilli, même l’odeur du vieux livre !). Ensuite on a l’intérieur du livre qui est donc composé du texte du Bateau de Thésée mais aussi et surtout d’annotations qui s’étalent sur tout le livre, laissées par deux personnes, Jen et Eric, mais aussi des documents qu’ils s’échangent à travers le livre et que nous avons également. Je vais donc parler de ce livre en trois points.

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Tout d’abord l’objet-livre donc. J’avoue que quand je l’ai eu dans les mains j’étais toute heureuse, un livre d’une telle densité, une présentation si soignée, un livre avec plein de couleurs (retour en enfance), des documents tout partout qui menacent de déborder si on n’y fait pas attention… Bref chaque feuilletage comportait son ensemble de découvertes, et ça c’était super chouette. Les auteurs expliquent dans une interview (en anglais ici) qu’ils ont voulu rendre hommage au livre avec cet O.V.N.I qui comporte tout ce qu’on pourrait attendre d’un livre numérique enrichi, mais sur papier. Ils voulaient que le lecteur en ayant ce livre entre les mains se sentent comme entraîné dans un autre monde, qu’il rentre dans une certaine intimité provoquée par les annotations. De ce côté là les auteurs ont parfaitement réussi leur pari !

Parlons maintenant du livre Le bateau de Thésée (BDT) de V.M Starka, auteur aussi majeur que mystérieux du XXe siècle sur lequel de nombreuses études se sont penchées. L’intrigue est intéressante bien que peu évidente à suivre au début. Elle raconte l’histoire d’un homme, S. qui a perdu la mémoire et ne se souvient de rien. Il entame alors une quête pour retrouver son identité dans un monde semblable au nôtre mais dans lequel vient se glisser des éléments qui semblent surnaturel. Un peu dystopique par son ambiance de monde corrompu par une élite financière à laquelle s’oppose une poignée de gens, un peu roman d’aventure par la quête du héros et ce qu’il va vivre en différents lieux, fantasy par certains éléments troubles… Moi personnellement ça m’a plu et je ne me suis pas ennuyée, même si on a un peu de mal à rentrer dans l’histoire et que parfois des détails sont difficiles à saisir.

Venons maintenant à la partie du livre qui rend ce roman si original, les valeurs ajoutées du livre, soit les annotations et les documents glissés dans le livre.

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Tout d’abord les annotations, elles sont donc laissées par Jen et Eric qui enquêtent sur V.M Starka. Cet ouvrage est le dernier qu’il a écrit et on apprend au fil de notre lecture que cachée derrière l’histoire de S. se cache une auto-biographie de l’auteur et un dialogue entre lui et son traducteur qui laisse des notes de bas de page à son intention. Cette enquête reste très floue pour nous lecteur, en tous cas pour moi. Les échanges des personnages sont peu explicites et il manquait à mon sens des éléments pour que l’on comprenne tout. Malgré tout, même si on ne comprend pas comment tel élément est arrivé là, on le retient et tout repart comme sur des roulettes ! Les auteurs voulaient créer « une sorte de sudoku diabolique » c’est réussi aussi mais peut-être trop bien réussi…

Autre aspect des annotations, elles permettent outre l’enquête de dévoiler les deux personnages, leur histoire, un peu de leur vie, et forcément il va y avoir une romance… Au début j’ai été déçue, mais finalement à part pendant les dix dernières pages leurs échanges sont vifs et plein de réparties, jamais trop mielleux, quand l’un l’est, l’autre casse la romance. Donc mon petit cœur de midinette a plutôt aimé cette relation que l’on voit évoluer en même temps que les personnages, même si elle n’est pas forcément crédible et un peu trop attendue.

Et dernier aspect qui est à mon sens le mieux trouvé, les annotations s’étalent sur plusieurs niveaux dans le temps et on peut voir cela grâce à des codes couleurs. Gris quand Eric a écrit dedans seul, bleu/noir quand ils commencent à écrire tous les deux dedans, orange/vert ensuite violet/rouge, etc…. Il y a en tout 5 périodes si je ne me trompe pas, qui se retrouvent parfois sur la même page vu qu’ils reviennent sur ce qu’ils ont dit. Et j’ai trouvé ça relativement bien si on exclu le fait que forcément pour la trame narrative entre les deux héros, il y a plus d’annotations bleues/noires au début du roman, et des annotations rouges/violettes à la fin. Mais voilà, quand on a un format tel que celui-ci, le fond comporte forcément des éléments peu logiques. Je suis juste un peu déçue que l’édition française n’ait pas gardé le travail de design fait sur les polices et les couleurs qui sont plus travaillées dans la version US (un clic sur l’image au-dessus).

Et un petit paragraphe sur les documents, ils sont bien insérés, éclairent parfois l’histoire, et sont surtout très réalistes, un bon petit plus donc ! Il faut juste faire attention à ne pas les perdre, ce n’est pas évident pour retrouver la bonne page où les mettre après… J’ai parfois eu l’impression qu’il me manquait des documents par rapport aux annotations, je ne sais pas si c’est une erreur de la maison d’édition ou bien s’il n’y a juste pas de document à ces endroits.

Pour conclure, un roman dont je salue la forme hors du commun, avec néanmoins quelques maladresses dans le fond, mais je lui pardonne ! Une bonne découverte dont je garderai un bon souvenir et dont je vous conseille la lecture, au moins pour l’expérience qu’il propose.

Quelques livres en vrac…

Vous aurez remarqué que ce blog est (un peu) en mal d’articles en ce moment. La faute au manque de temps, de motivation et aussi de lectures… Je vais donc faire un billet avec les livres que j’ai lu cette année qui ont été des coups de coeur mais que je n’ai pas chroniqués parce que j’étais en vacances ou autres :). Je rajoute également mes derniers livres lus, juste un petit avis express dessus !

La grammaire est une chanson douce
Erik Orsenna 

C’est un livre très court qui nous transporte dans un monde où les mots sont bien vivants, habitent dans des villages différents selon leur nature grammaticale (j’ai l’impression de revenir en primaire.), sont susceptibles mais précieux pour tous. Ces cent cinquante pages sont un hymne à la langue française et à toutes ses complexités qu’on en vient à apprécier au fil des pages. A faire lire à tous ! (Je l’ai d’ailleurs conseillé à mon frère de 12 ans qui a beaucoup aimé.)

Edition Le livre de Poche
150 pages, 5.00 euros

  La Porte des Enfers 
  Laurent Gaudé

Avec ce roman nous sommes plongés dans un univers noir, dérangeant qui a pour cadre la ville de Naples. Un couple     doit faire face à la mort de leur enfant, deuil qu’ils vont faire en essayant de se venger. Laurent Gaudé mêle avec brio le     fantastique, le mythologique, le drame, le récit épique et encore d’autres genres sans jamais égarer son lecteur, au contraire ce mélange rend la lecture encore plus attractive et prenante. Fortement conseillé !

Edition Acte Sud
266 pages, 19.50 euros

Mémoires d’une jeune fille rangée
Simone de Beauvoir

Cette première partie de la vie de Simone Beauvoir qui va jusqu’à sa vingt-et-unième année est tout simplement passionnante ! Je voulais lire des biographies et plus particulièrement de autobiographies, je me suis donc plongée dans celle-ci pendant les vacances d’été. Je n’ai pas été déçue du tout, au contraire j’ai été passionnée par la vie de cette femme. Je me suis retrouvée dans ses pensées et principes pendant une bonne partie du livre, ses réflexions sur la religion, le mysticisme sont très intéressantes. On découvre avec joie le Paris des années cinquante et la vie mondaine de Simone qui ne reste pas dans la cage imposée à son âge et à son sexe mais qui au contraire brave les interdits et nous entraîne dans les bars et les dancings, lie des amitiés masculines, lis des lectures interdites… N’hésitez pas à vous plongez dedans.

Edition Folio
473 pages,  8.10 euros


L’attentat

Yasmina Khadra

Attention livre choc ! On en ressort retourné, claqué, éprouvé, ébranlé… Vous avez compris l’idée. Nous suivons le docteur Amine, chirurgien à Tel Aviv en Palestine. En soignant les victimes d’un attentat il va découvrir que sa femme en est la responsable. A partir de là commence la descente aux enfers de cet homme : refus, incompréhension, désespoir et quête pour comprendre le geste de la femme qui partageait sa vie. Nous sommes donc plongés dans le conflit israëlo-palestinien et ce roman permet de mieux le comprendre, de l’aborder de l’intérieur, d’en avoir un autre point de vue. Les personnages sont parfaitement réalistes et c’est cela qui effraie le plus. Les différents points de vue permettent à l’auteur de parfaitement rendre compte de la complexité de la situation, tout en restant objectif et impartial. La plume est exquise, tout en poésie et métaphores. Une lecture indispensable.

Edition Pocket
246 pages, 7.20 euros

Le Portrait de Dorian Gray
Oscar Wilde 

Premier roman que je lis de cet auteur (et le dernier, vu que c’est le seul qu’il ait écrit) et je suis sous le charme de cette plume incisive, ironique, et cruelle pour la société et les rapports humains. L’histoire – un homme qui souhaite conserver sa jeunesse éternellement et qui pour ça enferme son âme et sa vieillesse dans un tableau – est superbe mais ce qui m’a surtout touchée et séduite fût la façon dont l’auteur nous emporte dans le Londres du XIXème siècle grâce aux mots. Oscar Wilde nous livre ici des personnages haut en couleur, Lord Henry remporte de loin la palme du meilleur personnage pour moi ! Sa répartie et sa finesse sont à déguster sans modération. Un chef d’oeuvre !

Edition Le Livre de Poche
285 pages, 3.50 euros

Les Grandes Espérances
Charles Dickens

Une plume délicieuse, des rebondissements, une société anglaise dépeinte avec la plume incisive de Dickesn, des personnages creusés que l’on prend plaisir à suivre dans l’Angleterre du XIXème siècle qui s’industrialise. Une bonne découverte, un peu long, les 700 pages peuvent faire peur mais l’écriture est très contemporaine, on a du mal à croire que ça a été écrit en 1861 ! Miss Havisham et son caractère détestable mais tellement attachant m’ont beaucoup plus, ainsi que Mr Jaggers et ses manières. Je vais sûrement continuer ma découverte de cet auteur avec ses contes de Noël.

Edition Le Livre de Poche
700 pages, 7.50 euros

Nietzsche
Stefen Zweig 

Un livre captivant pour toute personne s’intéressant à Nietzsche. Un résumé passionnant de sa vie, sa pensée, ses principes, qui est servi par une plume exquise, toute en poésie et en douceur avec quelques touches d’ironie. A lire sans modération pour en comprendre toute la portée.

Edition Stock
152 pages, 8.05 euros

Le Libraire de Kaboul
Asne Seistreid

Un témoignage d’une journaliste Suédoise qui a vécu dans une famille afghane après la chute du régime taliban, mais avec de nombreux retour en arrière qui nous dévoilent une partie de la vie de plusieurs membres de la famille. Nous découvrons la condition de la femme , différentes visions de la religion, l’autorité paternelle indiscutable… Très intéressant et instructif. On constate une opposition intéressante entre les idées de Sultan, le père de famille, qui accepte la nouveauté, ses idées sont relativement novatrices, et la cage de traditionnalité dans laquelle il enferme sa famille. L’écriture est journalistique et essaie de garder un certaine objectivité même si l’on sent parfois la révolte de l’auteur face à certaines conditions. J’ai relu certaines phrases plusieurs fois pour les comprendre, mais c’est peut-être dû à la traduction. Une lecture très intéressante.

Edition Le Livre de Poche
346 pages, 6.00 euros

Les Sirènes de Bagdad
Yasmina Khadra

Dans la continuité de L’attentat, ce livre nous fait découvrir la vie dans Bagdad à travers un personnage que l’on voit s’enfoncer dans un destin de plus en plus sombre. Une vision intérieure très intéressante de la guerre Irakienne et de l’intervention des Américains dans celle-ci. Ce livre est tout intéressant que L’attentat mais il m’a moins marqué, sûrement parce que je n’ai pas pu le lire d’un coup contrairement au précédent, mais l’histoire est tout aussi dure.

Edition Pocket
318 pages, 6.60 euros

Juste la fin du monde
Jean-Luc Lagarce

Cette pièce de théâtre présente une écriture surprenante, hachée ma qui arrive à rester très musicale. Cette pièce montre bien que le théâtre doit être joué et non lu, aucune didascalie n’est présente. Il faut arriver à se représenter et les personnages pour bien comprendre le texte, le visualiser. C’est une très belle pièce sur les rapports familiaux, particulièrement fraternels, sur les non-dits dans les familles, les rancunes passées qui resurgissent et sur l’absence d’un proche. L’auteur nous plonge dans une famille, la sienne en l’occurrence, dans son intimité, mais c’est une intimité universelle, qu’on retrouve en chacun. Grâce à cela la pièce acquiert une portée universelle. A lire à voix haute !

Edition Les Solitaires Intempestifs
40 pages, 10 euros

Voilà, un petit aperçu et une mise à jour de mes lectures pour bien commencer l’année !

J’espère que vous avez passés un beau Noël, j’essaierai d’être un peu plus présente en 2012 mais je ne garantis rien. 🙂

Bon passage en 2012 😉

Simetierre de Stephen King


Louis Creed, un jeune médecin de Chicago, vient s’installer avec sa famille à Ludlow, charmante petite bourgade du Maine. Leur voisin, le vieux Jud Grandall, les emmène visiter le pittoresque vieux « simetierre » forestier où des générations successives d’enfants de la localité ont enterré leurs animaux familiers. Mais, au-delà de ce « simetierre », tout au fond de la forêt, il en est un second, et c’est un lieu imprégné de magie qui vous enjôle et vous séduit par de mystérieuses et monstrueuses promesses. Bientôt, le drame se noue, et l’on se retrouve happé dans un suspense cauchemardesque, tellement affreux que l’on voudrait s’arracher à cette lecture…

Première phrase : Louis Creed, qui avait perdu son père à l’âge de trois ans et n’avait connu aucun de ses deux grands-pères, ne se serai jamais attendu à se trouver un père aux approches de l’âge mur, et pourtant c’est exactement ce qui lui arriva – quoiqu’il préférât donner à cet homme le nom d’ami, comme on est bien forcé de le faire lorsqu’on est adulte et qu’on découvre le père qu’on aurait voulu avoir dans une phase relativement tardive de l’existence.

Edition : Le Livre de Poche

Nombre de pages : 636

Mon avis :

Deuxième King, et j’aime de plus en plus ! 😀

King nous entraîne dans la destruction d’une famille unie et attachante. Les caractères des personnages sont tellement travaillés, psychologiquement notamment, que l’on a l’impression d’appartenir à cette famille, d’en être un membre à part entière. Les personnages sont humains : ni blanc, ni noirs. Ils ont des défauts, ont parfois tort et c’est ça qui les rend attachants.

On suit Louis, personnage phare du roman, médecin universitaire qui vient d’emménager à Ludlow : une petite bourgade du Maine. On partage toutes ses pensées et gestes, et je me suis retrouvée dans certains de ces traits de caractère et dans certaines de ses idées.

L’histoire met une centaine de pages à vraiment commencer, mais ces 100 premières pages ne sont pas du tout ennuyantes, elles sont nécessaires, car elles permettent de vraiment poser les personnages et le cadre du récit. C’est dans ces pages qu’on s’attache aux personnages, et que par conséquent tout ce qui leur arrive nous tient tellement à coeur.

Dans des passages qu’on lit le sourire aux lèvres, une petite phrase terrible mais glissée de façon complètement anodine, nous plonge dans l’effroi et l’horreur. Des touches d’humour noir, discrètes parsèment le récit et le rendent parfois cynique, ce qui contribue à l’horreur et au sentiment de malaise qu’on ressent.

Les thèmes de la mort, la maladie, la religion sont très bien abordés particulièrement quand Louis essaye de les expliquer le plus objectivement possible à sa fille de 6 ans, Ellie. Ces thèmes sont abordés de manière à nous faire réfléchir : Que ferions nous à leur place ? Ellie est d’ailleurs un personnage important du roman, elle n’apparaît pas forcément beaucoup, mais ces interventions sont toujours très pertinentes et plaisantes. Elle est la plus sensible au Wendigo, et j’ai retrouvé un peu de Danny (Shining) en elle, ce qui n’était pas pour me déplaire !

King s’appuie pour ce roman sur une légende Indienne : celle du Wendigo, que je n’aborderai pas ici, ça serai vous gâcher le plaisir de la lecture. Cette légende fait entrer du fantastique dans le récit, mais King le fait tellement subtilement que ça passe sans problème.

Les cent dernières pages de ce livre sont parfaitement effrayantes et prenantes, si vous les commencez, prévoyez du temps pour les finir !

Pour conclure, encore une très bonne lecture avec Stephen King, dévoré en 3 jours ! Juste un petit bémol sur la fin que j’ai trouvée trop ouverte, mais c’est parce que je suis extrêmement curieuse. 😛

Shining de Stephen King

Situé dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Palace passe pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté… L’hiver, l’hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid et la neige. Alors, seul l’habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance : c’est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d’échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny. Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l’on croit disparus. Ce qu’il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Palace, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée ? ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? cette vie si étrange qui anime l’hôtel ?

Première phrase :  « Petit con prétentieux, pensa Jack Torrance. » 

Edition : J’ai Lu

Nombre de page : 575

Mon avis :

Déjà c’est mon premier Stephen King, donc je pense que je m’en souviendrai et il va influencer le fait que j’en relise d’autres ou pas ! Au départ j’étais vraiment pas motivée, le classement « horreur » sur Livraddict ne me poussait pas trop à le lire, les choses qui font peur c’est pas mon style. Mais un certain Shanaa m’a fortement encouragé à commencer, Je me suis donc plongée dans Shining.

Premièrement le style de SK est génialissime : dès les premières pages, alors que rien ne s’est passé on ressent une angoisse, une appréhension. Parce qu’on sait qu’il va se passer quelque chose sans savoir quoi, à chaque page tournée on soupire de soulagement car il ne s’est rien passé, mais l’angoisse reprend le dessus dès les premières lignes de la page suivante. Ce qui rend le récit très prenant et on a du mal à s’arrêter ! Ensuite SK nous laisse espérer que ses personnages peuvent s’en sortir en introduisant plein de portes de sorties que finalement ils ne prendront jamais.

Le roman est basé sur quatre personnages : Jack, Wendy, Danny et l’Hôtel. Les évènements nous sont racontés à chaque fois du point de vue de chaque personnage (sauf par l’Hôtel) ce qui nous place au dessus d’eux car nous savons tout. On s’indigne donc suite à certaines de leurs actions que nous savons inutiles ou dangereuses grâce aux autres personnages.

l’Hôtel est vraiment un personnage à part entière qui prend vie et a son histoire propre.

A partir du moment où la neige commence à tomber on entre dans un huis clos hermétique où les personnages ne peuvent plus compter que sur eux mêmes.

Je l’ai fini hier soir et la fin est explosive. Quand je disais qu’il était difficile de lâcher le livre une fois dedans ce n’est rien comparé au 100 dernières pages qui défilent sans qu’on ne les voit passer, elles sont incroyables, tout s’enchaîne on n’a pas le temps de respirer.

Pour conclure une très très bonne découverte, un coup de coeur ! (Et moi qui pensais ne pas aimer ^^)

A comme Association, Tome 2 : Les limites obscures de la Magie de Pierre Bottero

Elle s’appelle Ombe, est lycéenne à Paris et adore la moto. Elle a aussi l’incroyable pouvoir d’être incassable ou presque. C’est pourquoi L’Association l’a recrutée comme agent stagiaire.
Une stagiaire de choc, qui fait des débuts remarqués en explosant une bande de gobelins devant tous ses camarades de classe. Le problème ? La discrétion est une obligation absolue au sein de L’Association, comme le lui rappelle Walter, son directeur. Et à force de foncer tête baissée, Ombe l’incassable risque fort de comprendre ce que « ou presque » veut dire.

Première phrase : Ombe ! Je me retourne ce qui, avouons-le, est assez logique.

Edition : Gallimard Jeunesse / Rageot Editeur

Nombre de pages : 187

Mon avis :

Pour l’avis sur le tome 1, pas vraiment 1 (expliqué en dessous :P) c’est par ici, mais vous pouvez quand même lire cet article ! 😉

Voilà le deuxième tome de la série A comme association ! Ce n’est pas vraiment un deuxième tome, enfin techniquement si, mais pour la lecture que vous lisiez le tome dit 2 avant le 1 ne change rien du tout. Car en fait on suit deux personnages différents mais aux mêmes instants donc pour la chronologie aucun souci ! 😀  Par contre pour cette particularité, les tomes vont par deux, n’allez pas commencer par le 3 ! 😛

Passons à l’histoire. Cette fois ce n’est pas Jasper et son humour redoutable que l’on suit mais Ombe une jeune fille débrouillarde, indépendante et solitaire, qui n’a pas peur de se servir de ces poings !  Elle ne manque pas d’humour non plus, même si c’est plus discret : j’ai bien rigolé quand même. 😀

J’ai préféré cette histoire à celle avec Jasper, elle m’a semblée plus ficelée, plus achevée. Erik L’Homme a tout misé sur son héros (qui est franchement génial !) Pierre Bottero, a répartie le tout sur l’intrigue et son personnage. Avec Ombe, nous sommes à la campagne dans un château, et dans le parc du-dit château il y a un lac qui héberge une Créature, Créature qu’Ombe doit sauver discrètement… autant dire que c’est pas gagné ! 😛

On rebondit de péripéties en péripéties et comme dans le tome précédent , des informations sur la Magie et son utilisation sont disséminées un peu partout dans le livre. On en apprend peu à peu, un peu plus sur Ombe et son passé.

Donc voilà si vous voulez rencontrer la fougueuse Ombe et sa moto, Walter le chef de l’Association, Miss Rose la seule personne qui arrive à impressionner Ombe, et d’étranges Créatures, dépêchez vous de lire ce livre ! 😉

L’avis de Lelf avec qui je suis en tout point d’accord, est par ici ! 🙂

A comme Association, Tome 1 : La pâle lumière des Ténèbres d’Erik L’Homme

Jasper vit à Paris, va au lycée et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval. Depuis peu, il fréquente aussi le 13, rue du Horla, l’adresse ultra secrète de l’Association. L’organisation a repéré chez lui des aptitudes certaines pour la magie et lui a proposé de devenir agent stagiaire. Armé d’une bombe lacrymogène au jus d’ail, Jasper est envoyé chez les vampires pour enquêter sur un trafic de drogue. Attention au retour du jet d’ail !

Première phrase : Je m’appelle Jasper. Pourquoi pas Gaspard, comme tout le monde, ça il faut le demander à mes parents.

Edition : Gallimard Jeunesse

Nombre de page : 154

Mon avis :

Enfin je l’ai lu ! Depuis le temps que j’en entendais parler, que je voyais les chroniques fleurirent sur la blogosphère littéraire, qu’on me parlait de Jasper et de ses jeux de mots foireux, j’ai enfin pu enfin juger par moi même 😀

Les premières pages du livre sont une introduction d’Erik L’Homme qui explique le projet que Pierre Bottero et lui avait, à savoir une association entre eux, mais aussi entre leurs éditeurs particuliers. C’est de cette association qu’est né A comme association, Jasper et Ombe, et tous ces personnages fantastiques. Malheureusement Pierre Bottero est décédé avant la publication de ces livres, Erik L’Homme les a quand même publié et explique pourquoi dans cette introduction très émouvante.

Maintenant l’histoire ! On fait tout de suite connaissance avec Jasper, ses blagues, son auto-dérision, et sa narration très prolixe et romancée 😛 Jasper comme il le dit si bien, « fait de l’esprit comme Monsieur Jourdain faisait de la prose », cet esprit présent tout au long du roman, tourne en dérision tout ce qu’il accomplit, qu’il soit avec ses amis ou un démon qui n’a qu’une envie : le manger, ces jeux de mots sont toujours présents et le sauveront de plusieurs situations embêtantes ! Personnellement, j’ai adoré son humour ! 😀

Tout au long du texte, on en apprend un peu plus sur l’Association, sur la magie… Les pierres, les herbes, et tous les éléments de la nature y sont très importants, il faut aussi parler aux objets pour qu’ils deviennent magiques, et pas dans n’importe quelle langue ! Plus la langue est vieille, mieux c’est.

Ayant assisté à une conférence avec Erik L’Homme au salon du livre, j’ai retrouvé certaines idées qu’il avait abordées, comme celle sur l’école par exemple : « l’école évoque pour moi d’innombrables heures d’ennui, un ennui trompé par mille rêveries ». Tant mieux pour nous, grâce à ces rêves on a des livres ! 😀

Des clins d’oeil à la littérature fantastique telle qu’Harry Potter, le seigneur des Anneaux ou encore Dracula sont disséminés partout dans le roman, du noms des rues au poster dans la chambre de Jasper, ce qui est assez sympatique et amusant =)

Pour conclure : Dans ce premier tome nous sommes entraînés à 100 à l’heure dans un tourbillon d’humour, d’énergie, et de bonne humeur ! Alors allez-y, lisez-le ! 😉