Ancien rédacteur de Millénium, revue d’investigations sociales et économiques, Mikael Blomkvist est contacté par un gros industriel pour relancer une enquête abandonnée depuis quarante ans. Dans le huis clos d’une île, la petite nièce de Henrik Vanger a disparu, probablement assassinée, et quelqu’un se fait un malin plaisir de le lui rappeler à chacun de ses anniversaires. Secondé par Lisbeth Salander, jeune femme rebelle et perturbée, placée sous contrôle social mais fouineuse hors pair, Mikael Blomkvist, cassé par un procès en diffamation qu’il vient de perdre, se plonge sans espoir dans les documents cent fois examinés, jusqu’au jour où une intuition lui fait reprendre un dossier. Régulièrement bousculés par de nouvelles informations, suivant les méandres des haines familiales et des scandales financiers. lancés bientôt dans le monde des tueurs psychopathes, le journaliste tenace et l’écorchée vive vont résoudre l’affaire des fleurs séchées et découvrir ce qu’il faudrait peut-être taire.
Première ligne : C’était maintenant devenu un élément annuel.
Editions : Acte Sud
Nombre de pages : 575
Mon avis :
Lorsque le livre est sorti je ne m’y étais pas particulièrement intéressée, idem lors de sa sortie en film en 2009 mais après avoir vu une bande annonce pour le remake Américain qui m’a beaucoup plu j’ai décidé de me lancer dans cette série. Me voilà donc à louer le livre afin de pouvoir ensuite voir le film (je préfère dans ce sens généralement).
Le livre m’a beaucoup plu et j’apprécie de plus en plus les thrillers (un peu trop d’ailleurs, j’ai des titres post-ité (oui, le verbe post-iter existe, parfaitement) partout dans ma chambre). Les vingt premières pages peuvent paraître rebutantes (enfin celles après le prologue, si on veut être précis), en effet ces premières pages sont sur l’économie Suédoise, comme accroche il y a mieux ! Personnellement ça ne m’a pas beaucoup dérangé, et au pire on peut les lire en diagonale.
On suit en parallèle pendant une bonne moitié du livre, Mickael Blomkvist et Lisbeth Sallander jusqu’à ce que leur enquête en tandem démarre. Ces deux personnages, totalement différents, présentent des caractères creusés et fascinants, surtout Lisbeth et son atypisme. Ces caractères se dévoilent au fur et à mesure et sont mis en exergue lorsqu’ils sont confrontés. Lisbeth, sous son apparence psychologique (car physiquement elle a l’allure frêle d’une adolescente, presque anorexique et gothique) dure et insensible, exprime certains paradoxes qui la rendent attachante et on ne peut que l’aimer. Mickael est un journaliste économique d’investigation qui vient de se faire condamner pour une affaire où ses preuves n’étaient pas assurées. Il est indépendant et obstiné et va au fond de ses enquêtes qu’il exécute avec minutie. Même si au début de ce roman il se retrouve dans le rôle de l’accusateur accusé.
Outre ces deux protagonistes, l’auteur nous offre une galerie bien fournie et dense de personnages. Entre tous les membres de la famille Vanger, avec lesquels on se perd un peu au début (comme Mickael lorsqu’il débarque pour enquêter sur cette immense famille), les personnes qui interviendront dans l’enquête de Lisbeth et Mickael, ou encore les membres du journal, Millenium, dont Mickael était rédacteur, on ne s’ennuie pas et on les découvre tous avec plaisir.
L’intrigue est assez complexe car elle mêle le thriller même mais aussi la sauvegarde du journal Millénium, qui après l’affaire dont Mickael a été victime menace de faire faillite, une intrigue s’installe dans celle initiale et Lisbeth ainsi que Mickael ont chacun d’autres soucis en dehors de Harriet. A partir du moment où Lisbeth et Mickael se rencontrent, on a du mal à décrocher du livre et les pages défilent toutes seules.
A travers ce roman l’auteur dénonce ainsi les grandes entreprises fortunées qui n’agissent pas toujours de manière très légale. Mickael a un point de vue très tranché sur le journalisme, à savoir que les journalistes économiques devaient « enquêter et démasquer les requins de la finance » et les dévoiler au lectorat dans des enquêtes abouties et concluantes. L’auteur dénonce ce comportement en abordant des sujets qui sont très bien documentés et on sent une vraie connaissance, et pour cause, Stieg Larsson était lui-même journaliste. Décédé en 2004, avant la parution de ces livres, il n’aura eu le temps que d’écrire les trois premiers et un début de quatrième tome mais semble-t-il égaré. Je continuerai ma découverte de la trilogie avec grand plaisir et très rapidement mais avant ces deux prochains tomes, parlons un peu des films.
Réalisé par : Niels Arden Oplev Réalisé par : David Fincher
Sorti en : 2009 Sorti en : 2011
Avec : Michael Nyqvist, Noomi Rapace, Avec : Daniel Craig, Rooney Mara,
Lena Endre… Christopher Plummer…
Nationalité : Suédoise Nationalité : USA
Mon avis :
J’ai tout d’abord vu la version Américaine réalisée par le célèbre David Fincher, qui n’est cependant qu’un remake de l’adaptation suédoise que j’ai visionné après. Tout d’abord, juste un petit mot sur le générique qui est absolument sensationnel, rien que pour ça il faut voir le film ! (Oui, oui je n’exagère absolument pas.) La version de Fincher se base uniquement sur le côté thriller et laisse totalement de côté les autres aspects du livre. Ce qui nous donne un film très rapide avec un suspense omniprésent, pas le temps de s’ennuyer ! Si la version de Fincher se centre sur le thriller, la version Suédoise réalisée par Niels Arden Oplev en 2009 aborde les autres thèmes du livre mais de manière assez superficielle malgré tout, mais le film durant déjà 2h32, rajouter des éléments aurait entraîné des longueurs. Cependant, par l’évocation de ces thèmes, la partie thriller est moins bien respectée et Oplev prend plus de liberté par rapport au déroulement du roman. Le côté thriller est moins mis en avant dans la version suédoise, et s’efface un peu pour laisser une part importante aux relations entre les personnages qui sont plus développées.
Les personnages, notamment Lisbeth qui est très paradoxale, sont très convaincants dans les deux versions avec une nuance pour Lisbeth qui interprétée de manière différente dans les deux versions. Rooney Mara offre une Lisbeth déterminée qui parait invulnérable et qui peu à peu se dévoile. Noomi Rapace est quant à elle, plus vulnérable et sensible, plus accessible. Mais ayant vu la version américaine en premier, j’ai eu du mal à me détacher du jeu de Rooney Mara que j’avais trouvé magnifique. Mais dès que Lisbeth et Mickael commencent à enquêter ensemble, Noomi Rapace devient plus crédible et sa personnalité prend tout son sens. Les libertés prises par Opvel au niveau du scénario lui offrent un rôle plus important qui donne une nouvelle interprétation au personnage de Lisbeth. Le Mickael Suédois correspondait plus à l’image que je me faisais de lui en lisant le livre, mais Daniel Craig m’a également beaucoup plu.
Si lors des trois premiers quarts d’heure, les deux films se ressemblent énormément (normal, c’est un remake), ils prennent ensuite des directions différentes et nous offrent finalement deux visions du roman, la vision Suédoise s’éloignant plus de la trame du roman.
Si vous voulez un film où la tension est toujours présente prenez plutôt le version de Fincher, qui est très belle esthétiquement d’ailleurs, et si vous préférez un film plus creusé et développé, la version Suédoise vous ira tout à fait !
J’ai beaucoup aimé les deux films qui se complètent vraiment à mon sens. Mais rien ne vaut le roman qui est beaucoup plus complexe, autant niveau intrigue que psychologie des personnages. Je me dis que j’aurai peut-être dû voir les films et ensuite lire le livre pour en apprécier encore plus les subtilités, mais il est plus facile de voir un film en connaissant l’intrigue que de lire un livre dans les mêmes conditions… donc aucun regret !
Oh et dernier point, le livre comme les films contiennent des scènes particulièrement violentes (les films sont d’ailleurs déconseillés au moins de 12 ans), donc âmes sensibles abstenez-vous ! J’ai dû poser mon livre après une scène qui m’avait particulièrement ébranlée et je ne l’ai repris que quelques jours plus tard.